jeudi 19 juillet 2012

HOMÈRE entre Religion et Science : le sacré des origines et l'archéologie


               Une douzaine de textes grecs conservés sous le nom "Les Vies d'Homère", dont les plus anciens datent du IIe siècle après J.-C., étaient jusqu'à la fin du XVIIIe, insérés le plus souvent en tête des manuscrits de l’Iliade. Attribués à des auteurs tel que le Pseudo-Hérodote ou le Pseudo-Plutarque, ils n'ont rien d'une biographie au sens moderne. Ils perpétuaient ou construisaient la figure légendaire d'un poète confondu aux traits héroïques des ses propres personnages.  
              Le passé d'autant plus prestigieux qu'il remontait aux origines fondatrices, se devait de briller d'un éclat mystérieux, irréductible à tout réalisme qui le banaliserait. Il ne s'agit alors pas de faire de l'histoire au sens moderne, mais de garantir la priorité de la tradition. Dans cette logique, le respect du passé auquel le présent doit se subordonner, implique cette aura qui n'a que faire d'une précision réaliste, d'autant plus impossible qu'il s'agit de remonter à la plus haute antiquité en tant que commencement pur et sacré. 
                La présence dans ces textes de citations d'Aristote pouvait contribuer au succès de ces textes, mais c'est moins la philosophie que la Religion qui a déterminé la continuité de cette transmission. Avec le XIXe siècle et le développement moderne du "sens de l'histoire" (cf. Nietzsche) cela n'était plus possible : m'archéologie et la préhistoire allait se substituer à la croyance et à la religion. On ne pouvait plus alors que douter de l'existence même d'un poète qui avait fini par faire l'objet d'un culte au même titre qu'un héros fondateur comme Thésée à Athènes. Son texte ne pourra reprendre une importance qu'à titre de document historique, témoignage d'un passé que les archéologues allaient pouvoir exposer mais aussi désacraliser, sinon banaliser à titre d'objets de culture ou de consommation pour musée ou autres échanges ou trafics possibles.

Les Grecs de l'antiquité racontait qu'Homère était né en Ionoe à Chios ou Smyrne vers 

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