Une
douzaine de textes grecs conservés sous le nom "Les Vies d'Homère",
dont les plus anciens datent du IIe siècle après J.-C., étaient
jusqu'à la fin du XVIIIe, insérés le plus souvent en tête des manuscrits
de l’Iliade. Attribués à des auteurs tel que le Pseudo-Hérodote ou le
Pseudo-Plutarque, ils n'ont rien d'une biographie au sens moderne. Ils
perpétuaient ou construisaient la figure légendaire d'un poète confondu aux
traits héroïques des ses propres personnages.
Le passé
d'autant plus prestigieux qu'il remontait aux origines fondatrices, se devait
de briller d'un éclat mystérieux, irréductible à tout réalisme qui le
banaliserait. Il ne s'agit alors pas de faire de l'histoire au sens moderne,
mais de garantir la priorité de la tradition. Dans cette logique, le respect du
passé auquel le présent doit se subordonner, implique cette aura qui n'a que
faire d'une précision réaliste, d'autant plus impossible qu'il s'agit de
remonter à la plus haute antiquité en tant que commencement pur et sacré.
La
présence dans ces textes de citations d'Aristote pouvait contribuer au succès
de ces textes, mais c'est moins la philosophie que la Religion qui a déterminé
la continuité de cette transmission. Avec le XIXe siècle et le développement moderne
du "sens de l'histoire" (cf. Nietzsche) cela n'était plus possible :
m'archéologie et la préhistoire allait se substituer à la croyance et à la
religion. On ne pouvait plus alors que douter de l'existence même d'un poète
qui avait fini par faire l'objet d'un culte au même titre qu'un héros fondateur
comme Thésée à Athènes. Son texte ne pourra reprendre une importance qu'à titre
de document historique, témoignage d'un passé que les archéologues allaient
pouvoir exposer mais aussi désacraliser, sinon banaliser à titre d'objets de
culture ou de consommation pour musée ou autres échanges ou trafics possibles.
Les Grecs de l'antiquité racontait qu'Homère était né en Ionoe à
Chios ou Smyrne vers
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